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Histoire de Nogentel

Origine du nom

Nogent vient d’un mot gaulois "Novientum" pour désigner à l’époque gauloise les nouvelles agglomérations. Le suffixe "tel" désigne un petit village. En 1260 on trouve Nogentelium.


Les cartes postales

Les cartes postales anciennes donnent une idée de l’évolution de notre village. Vous pouvez voir sur la dernière carte postale l’emplacement de la mairie. Construite en 1833 par Barthélémy Vomarne, le 1er maire de Nogentel. C’est en 1933 que l’actuelle mairie a été construite.


Les personnages remarquables

Barthélémy VOMARNE (1767-1850) fut le premier maire républicain de Nogentel en 1797. Maire remarquable, on lui doit de nombreuses constructions, améliorations, créations communales, dont plusieurs payées de ses deniers.

Joseph BERTHELÉ (1856-1928),son arrière-petit-fils, archiviste départemental dans les Deux-Sèvres, puis dans l’Hérault, fut un des créateurs de la campanographie.(étude des cloches)

Mlle LARA, de la Comédie Française, fut élevée à Nogentel. Elle fonda le groupe Art et Action qui joua plus de 400 créations. Elle était animée d’un idéalisme et d’une modestie qui en firent une sainte du théâtre français. Mariée à M. AUTANT, ils eurent un fils, Claude AUTANT-LARA, cinéaste réputé.

Achille JACOPIN le sculpteur a été élevé à Nogentel.

Gustave ALLEMANT a composé une pièce de théâtre et de nombreuses poésies sur Nogentel.

Honorio BARAQUERO, vigneron aux 400 hectares en Argentine, épousa une jeune femme de chambre de Nogentel nommée Laure Déhu. Il fit construire pour son épouse une magnifique villa "La villa Mendoza" et, en 1908, dota la commune d’un éclairage public à pétrole .


Un événement exceptionnel

1951, naissance du 1er télé-club de France, à Nogentel

Installé à Nogentel en 1945, un instituteur, Alfred Beaufort, met en application la méthode d’enseignement initiée par Célestin Freinet, pédagogue du début du siècle, donnant aux écoliers Nogentellois le gout de l’entreprise collective, et celui de la modernité.

C’est dans cette dynamique qu’Alfred Beaufort, ses élèves, et Roger Louis, pionnier de la télévision (5 colonnes à la une), s’emploient à solliciter l’esprit de communauté des villageois en organisant dans la salle de classe une démonstration de réception télévisée pour ensuite proposer aux habitants de Nogentel l’achat collectif d’un poste de télévision ... Et ils ont marché !

C’est ainsi qu’en 1951 nait à Nogentel le premier télé-club de l’histoire.

De cette histoire, belle, unique, émanent des valeurs qui ont inspiré aux citoyens de Nogentel et à la commune de célébrer, en 2011, du 22 au 25 septembre, l’anniversaire des 60 ans de la création du télé-club. Au programme : reconstitution de la salle de classe d’Alfred Beaufort, expositions, projections, concert, animations, débats, …
https://youtu.be/XG9WHMMG-mM


Alfred Beaufort

Alfred Beaufort est né le 28 Mai 1914 dans la département de l’Aisne à Chauny.
En 1934, il arrive dans la "vallée de la Marne" à Chézy-sur-Marne précisément. Il sera le maître d’école d’un certain Christian Cabrol qui deviendra comme chacun sait un très grand personnage de la médecine cardiaque française et mondiale.

En 1937, il se marie et prend pour épouse Gisèle Crimon qui sera sa "Dame de cœur" durant toute sa vie. De cette union naîtront 7 enfants.
L’instituteur exerce alors à Neuilly-Saint-Front et cotoie un autre personnage important : Joseph Boury. Ce dernier est également instituteur et exerce une grande influence sur Alfred qui le reconnaît comme "son maître incontesté".
Alfred et Joseph fondent à Neuilly-Saint-Front une association laïque,"le Réveil". C’est une association à vocation d’éducation sportive et théatrale.
En 1945 la famille d’Alfred Beaufort arrive à Nogentel, village où est nommé le maître d’école. Notre instituteur multiplie les activités périscolaires et postscolaires.

Alfred Beaufort est l’instituteur "pilote" de la Méthode Freinet. Il est reconnu comme tel par ses instances hiérarchiques de l’Education Nationale. Ses élèves ont la chance de manipuler des magnétophones (à fil puis à bande), une imprimerie, des outils de mesures météorologiques, ... Ainsi, ils publient un journal mensuel, Sur la Dhuys, cultivent un jardinet, créent un petit musée scolaire, correspondent avec des classes d’autres régions et organisent des échanges avec d’autres écoles.
Il est à cette même époque le secrétaire général adjoint de la Fédération des Œuvres Laïques.
Il s’occupe de créer des circuits de conférences et plus particulièrement les circuits des cinéclubs dans le sud de l’Aisne.

Il retrouve Maurice Brugnon, devenu homme politique influent sur le département, et avec son appui ils échafaudent la création de l’immeuble des œuvres laïques et la rénovation du Chateau de Beauregard à Belleu près de Soissons. Des stages d’animateurs de colonies de vacances y seront organisés ainsi que de nombreuses représentations théatrales. Alfred Beaufort poursuit son cheminement et développe sa conception de l’enseignement. Il s’appuie sur les acquis de Beauregard pour poursuivre son œuvre éducative à Nogentel.
Une amicale laïque voit le jour à Nogentel. Il en est à l’origine. Elle proposait du théâtre, du camping, des voyages scolaires, du sport, une chorale, un ciné-club, ...
Alfred Beaufort fut décoré à plusieurs reprises.Il prend sa retraite en 1970. En 1971, il se présente aux élections et est élu Maire pour trois mandats.

Les Nogentellois ont hérité, de ces mandats, la déviation routière, des lotissements, le groupe scolaire (qui porte aujourd’hui son nom) mais aussi le foyer rural, l’amicale des anciens, le comité des fêtes, l’amicale des parents d’élèves, l’Association Nogentel Sports Loisirs ainsi que la Foire aux Fleurs.
Alfred Beaufort décède en 1996, six mois après son épouse. Il laissera un livre "Nogentel Mon Village".


Roger Louis

Après quatre années comme professeur de sciences naturelles au collège Jean de La Fontaine à Château-Thierry, Roger Louis, militant et vaillant zélateur de la culture populaire et de l’éducation permanante, s’intéresse aux ciné-clubs de la région.
Considérant les difficultés financières des ciné-clubs de la région, il a, avec Alfred Beaufort, l’idée de remplacer le cinéma par la télévision, qui est alors à ses balbutiements. A partir de l’expérience de Nogentel, Roger Louis met en place, dans les campagnes, avec la collaboration des instituteurs, un réseau de télé-clubs.

Il devient journaliste à la RTF et connaîtra un destin télévisuel national avec, "Télé-club", "5 colonnes à la une"... Lors de la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand le choisit comme interviewer.

Roger Louis présente, en 1952, un reportage sur l’expérience de la Télévision collective en milieu rural, dans les départements de l’Aisne et de la Marne, au début des années 50 : “Télévision, quand tu nous tiens”.
On peut y voir les habitants de Nogentel jouer leur propre rôle !

En 1968, il est licencié de l’ORTF. Infatigable idéaliste, il fonde avec Marcel Trillat, une Société Coopérative Ouvrière de Productions dont le but est de produire un magazine mensuel de cinéma : "Certifié Exact", qui entendait s’intéresser "moins au spectaculaire qu’à l’important". Naturellement, cette tentative de "contre-télévision" n’a pas fait long feu...

Fatigué, malade, usé par tant de campagnes, de croisades, il meurt à 57 ans et repose à Theminettes dans le Lot.
sources : Gilbert Salachas (Telerama), Provence-Magazine mai-juin 1969, wikipédia.